5h30 du mercredi 31 mai 2017

ET LES ROBOTS, BORDEL !

C’était annoncé par de nombreuses fictions qui croisaient pulsions masculines, technologie, fantasmes de soumission et solitude affective : un bordel de robots s’est ouvert à Barcelone en début d’année. Des mannequins en silicone, aux mensurations de poupées Barbie, à la disposition des clients, pour 120€ de l’heure. 

Le site promettait : « Les poupées sont complètement réalistes, autant dans leurs mouvements que dans les ʺsensationsʺ qu’elles procurent. Avec elles, vous pourrez réaliser tous vos fantasmes, sans aucune limite ». Ces modèles-là sont encore primitifs, elles ne font pas la conversation avec le client, mais, grâce aux progrès de l’Intelligence Artificielle, c’est promis pour bientôt. 

Vif succès, surtout dans les médias, au point que le propriétaire des lieux a pris peur pour sa réputation et a résilié le bail. Pour brève qu’elle fut, l’expérience soulève quelques questions : 

-Pourquoi des hommes sont-ils prêts à payer un robot autant, voire plus cher que de vraies prostituées en chair et en os ?

-Alors que des milliers de maisons closes sont légales en Espagne, pourquoi une pâle imitation a-t-elle fait davantage scandale ? 

-Pourquoi n’est-il pas question, pour le moment de robots mâles bien membrés à la disposition de clientes ?

Les fantasmes solitaires seraient-ils plus motivants que des rencontres, si souvent décevantes ?