PRESSE : LA FIN DU PAPIER
Pour Alain Weill, le patron de SFR Media, propriétaire de BFM mais aussi de « L’Express », de « Libération » et du kiosque de presse de SFR, le papier n’est plus l’avenir de la presse.
« La presse traditionnelle va dans le mur. Il n’y a pas un journal papier qui connaisse la croissance … 60% des journaux papier imprimés finissent en invendus ! Ce modèle est condamné », a-t-il jugé.
Je viens de passer un demi-siècle dans le papier, comme journaliste, patron de presse et auteur de livres mais je ne peux pas donner tort à Alain Weill. Les diffusions baissent année après année, les quotidiens et beaucoup de magazines sont désertés par les annonceurs. Les jeunes ne lisent plus sur papier. Moi-même je trouve bien plus pratique de lire mes journaux sur tablette.
Le métier que j’ai aimé est victime d’une « technologie de rupture », celle du numérique, comme les diligences l’ont été de l’automobile. Historiquement quand ça arrive, il y a du dégât, quelques drames, mais la société s’adapte.
La période de transition pour les journalistes et les lecteurs est longue, mais il y aura encore demain des journalistes et des lecteurs, d’autant plus que l’information est désormais quasi gratuite. Schumpeter nous l’avait annoncé, le capitalisme avance par destructions créatives.